• Notre méthodologie

    Le corps est un système complexe, constitué de différents organes, eux-mêmes constitués de tissus dits nobles (propres à la fonction de l’organe) et de tissu de soutien appelé conjonctif.

     

    Les tissus et organes sont en relation avec leur voisinage proche ou lointain, par des relations mécaniques, vasculaires et/ou neurologiques.

    • Relation mécanique signifient incidences du pied sur le genou (par exemple).
    • Relations vasculaires signifient irrigation des tissus tant dans le sens de l’apport sanguin que de son drainage.
    • Relations neurologiques signifient contrôle des fonctions de l’organe et des systèmes de vascularisation (système nerveux orthosympathique en particulier, pour la circulation sanguine au sein des différents tissus).

    Il se trouve que c’est au sein du tissu conjonctif, que se situent les récepteurs nerveux, capables de modifier le contrôle de la régulation sanguine, mais aussi du tonus musculaire et de la proprioceptivité. Un exemple simple : une claque, bien dosée, sur la joue fait rougir la joue. La stimulation mécanique rapide du tissu conjonctif de la joue sollicite les récepteurs nerveux de ce tissu qui font réagir le système circulatoire local et par effet réflexe, le sang circule différemment dans la joue qui devient rouge. Cette irrigation provoquée, optimise l’état des tissus concernés, quels qu’ils soient.

    Quand l’état circulatoire d’un tissu est ralenti, en fonction du temps et/ou de l’intensité du stress, les qualités mécaniques de ce tissu sont altérées. Cela s’objective par des modifications, de densité et de sensibilité, accessibles à la palpation. Ces altérations sont structurées au sein de la matière vivante, nous lui donnons donc le nom de lésion structurelle. On devrait dire : structurée.

    Une fois ces lésions installées au sein du tissu, il y a modification des fonctions de ce tissu et de l’organe qu’il constitue. Si ces modifications siègent dans une articulation, par exemple, il peut y avoir modification de la position de repos de cette articulation, avec modification de la qualité des mouvements et de leurs amplitudes, avec réactions musculaires périphériques, etc. Position apparente, modification de la qualité et de l’amplitude d’un mouvement, réactions musculaires de voisinage sont autant d’éléments qui constituent la définition « fonctionnelle » de la lésion ostéopathique. Pour nous, ces modifications ne sont que l’adaptation de ce qui reste fonctionnel dans le système perturbé par l’altération préalable de la structure. Elles ne peuvent donc pas porter le nom de « lésion ». La lésion tissulaire structurée nous semble la cause des modifications fonctionnelles définies comme des « lésions » ostéopathiques.

    Quand un tissu conjonctif perd ses qualités de souplesse et d’élasticité, cela entraîne des perturbations, non seulement locales (douleurs provocables) mais également à distance en fonction des relations neuro-vasculaires de ce tissu, voire de ses relations fonctionnelles avec les systèmes avoisinants. La manipulation structurelle devient un geste mécanique appliqué aux différents tissus conjonctifs du corps, qui en sollicite les récepteurs nerveux, ce qui, par voie réflexe, change la consistance du tissu et modifie ses rapports mécaniques, vasculaires et nerveux, localement et à distance, en fonction de l’arborescence vasculaire et nerveuse.

    Les manipulations structurelles peuvent se pratiquer sur tous les tissus du corps, il y a du conjonctif partout ! Lorsque nous nous adressons au tissu articulaire vertébral, nous parlons de manipulations vertébrales, mais il en est de même pour les articulations des membres. Lorsqu’on s’adresse au conjonctif des sutures de la tête, on parle de manipulations crâniennes. Les viscères et les organes sont également sous-tendus par du tissu conjonctif en relation étroite avec la colonne. Quand on s’adresse aux muscles, on parle de tissus « mous », qui justement ne le sont plus.


    « Pour nous, la manipulation structurelle n’est en aucune manière une mobilisation plus ou moins forcée pour déplacer un segment, harmoniser, corriger une altération positionnelle ou une diminution d’amplitude. Il s’agit d’un acte mécanique, réglable en vitesse, en masse et en amplitude, appliqué le plus localement possible sur le tissu altéré afin d’en modifier la consistance par voie réflexe. Notre but n’est pas de corriger une position, ni d’augmenter telle ou telle amplitude, mais de lever la barrière qui empêche le corps de trouver lui-même toutes les positions et fonctionnalités dont il a et aura besoin. Nous n’imposons ni ne corrigeons rien, nous levons les obstacles dont nous pouvons avoir conscience et laissons la Nature faire le reste. »
    J-F Terramorsi – 1990